Lorsque Alex Haley était enfant, sa grand-mère avait coutume de lui raconter des histoires sur sa famille, des histoires qui remontaient à travers les générations jusqu'à l'«Africain». Elle disait que cet homme avait vécu de l'autre côté de l'Océan et qu'un jour où il était allé couper un tronc dans la forêt pour se tailler un tambour, quatre hommes l'avaient assailli, battu, enchaîné et traîné jusqu'à un bateau d'esclaves en partance pour l'Amérique.
Devenu écrivain, Alex Haley n'avait rien oublié de ces récits. Douze ans et 800 000 kilomètres furent nécessaires pour reconstituer deux siècles d'histoire de sa famille, depuis le village natal de Djouffouré en Gambie et ce 29 septembre 1767 où son ancêtre fut débarqué sur le' quai d'Annapolis. Deux siècles et six générations. Avec des esclaves et des affranchis, des fermiers et des forgerons, des avocats et des architectes et un écrivain. Un écrivain pour écrire cette admirable saga dans laquelle 25 millions d'Américains d'origine africaine retrouvèrent l' héritage culturel que l'esclavage leur avait ôté, en même temps que leur nom et leur identité.