La soixantaine venue, les enfants dispersés, Fannie et Pierre se retirent dans leur province natale, entre Poitou et Charente. Ce livre débordant d’odeurs, de bruits et de mots familiers, c’est d’abord l’histoire de leur retour au village. Pour combler le vide béant de la « retraite » ils interrogent les photos sépias des albums de famille et greffent des rosiers : mais il n’est pas facile de retrouver ses traces dans un monde qui a plus changé en soixante ans – leurs soixante ans – que pendant les trois siècles précédents. C’est pourtant dans ce paysage où dormait leur enfance que, par-delà l’usure des choses et des cœurs, ils se trouvent enfin en paix avec eux-mêmes.
Nous n’irons plus au bois est la chanson pudique et tendre du temps qui passe, la chronique douce amère d’aujourd’hui et d’autrefois, traversée d’éclats de rire et de grands rêves pour rien.
Assise sur son banc, Marguerite Gurgand accorde sa voix au frémissement des tilleuls en automne et raconte la vie. Et cette voix là, en-dehors de toutes les modes ne s’oublie pas.